• 1 à 1, balle au centre

    Le fameux débat d'entre les deux tours a eu lieu.

    Une parenthèse pour dire que je n'ai pas souvenance d'autant de ferveur par le passé autour d'une campagne électorale. Certes, il y avait un match de foot paraît-il important, il y avait aussi La Nouvelle Star qui évacuait l'un des derniers noirs tout en gardant un fifils à maman qui ne sait pas chanter. Mais cela n'explique pas qu'à partir de 21h, les rues, les cafés et les restaurants se soient à ce point vidés en cette belle soirée de mai.

    C'est bien le débat entre les deux candidats au 2e tour de l'élection présidentielle qui créa cet intérêt largement partagé.

    Avant ce débat, un autre eu lieu entre la deuxième et le troisième, débat de haute tenue, qui porte en lui les espoirs d'une rénovation profonde de la vie politique en France. D'une part parce qu'il ouvre le dialogue d'une gauche sociale-démocrate assumée et de la démocratie chrétienne au plan national, imitant ainsi ce qui se fait depuis longtemps au plan local, notamment dans les bastions socialistes où le socialisme a conquis du terrain contre les communistes, sous le regard bienveillant des chrétiens démocrates (je pense aux terres ouvrières du Nord de la France). D'autre part, parce que ce débat revient à dire aux électeurs de François Bayrou qu'ils existent, que les propositions auxquelles ils ont adhéré ne sont pas mortes ou que les raisons pour lesquelles ils ont voté ainsi ne seront pas oubliées. Belle démonstration de démocratie !

    Revenons au débat d'hier soir. Tout a été dit : débat musclé, d'un intérêt de prime abord limité en dehors de la confrontation des personnalités, une Ségolène crispée en début d'émission, retranchée dans sa dialectique, aphone face aux petites phrases de l'adversaire. Et puis un réveil salutaire à la faveur des questions de société et d'environnement. Elle était volontiers agressive, pugnace. Face à elle, Nicolas un peu trop sûr de lui en début d'émission a tenté de résister avec un calme apparent aux attaques de son adversaire, jouant avec une hypocrisie à nul autre pareil la sagesse de l'homme bon. Elle sur la stratégie de l'homme du bilan catastrophique et du populiste autoritaire, lui sur la stratégie de la dénonciation détournée de l'incompétence et de l'incohérence.

    Sur le fond, c'était toutefois plus riche que d'apparence. Hier, il s'agit bien de deux projets de société, deux projets politiques radicalement différents, voire opposés dont il était question. Et cela, je l'espère, n'aura échappé à personne, sinon cette élection n'aura pas été la marche refondatrice que l'on attend.


  • Commentaires

    1
    Samedi 5 Mai 2007 à 14:20
    P'têt ben
    Salut l'ami Je t'attendais sur ce sujet mais j'aurais cru que tu te la serais "ouej" moins flemmard quand même ;-) Mon petit doigt me dit que tu dois bien pouvoir nous sortir un truc ou deux qui ne soit pas une évidence ou qui n'a pas déjà dit. Il n'a probablement échappé à personne qu'il s'agit bien de deux projets différents et la marche que tu attends est probablement là. Pour ma part, Ce qui m'a sauté au yeux, c'est le gros travail des deux loustics pour gommer d'évidentes faiblesses. Les deux se sont taillés un costard bien trop grand pour eux et en se présentant devant nous, ils nous lance "t'as vu comme ça me va bien" en se faisant croire qu'on ne voit pas les manches trop longues et les grands vides. Le manque de maîtrise, par l'un et par l'autre, de certains sujet était criant ce qui les a amenés l'un et l'autre à mentir au cours de ce débat. Maintenant, vous n'avez pas le choix, il faut en choisir un des deux en espérant qu'il ou elle s'étoffera un peu à fin d'atténuer le ridicule. J'espère qu'il y aura dans leur entourage pour leur rappeler que tous ne sont pas dupes. Ce n'était donc pas à mon sens un bon débat. C'était plutôt un bon exercice de dialectique dont le résultat ressemblait fort, par le côté théâtral parfois exagéré, à ce que deux étudiants aurait pu servir. Les questions étaient là, mais la stature manquait. Tu ne crois pas ?
    2
    Archignac Profil de Archignac
    Dimanche 6 Mai 2007 à 12:39
    Que oui...
    Ok, c'est vrai, je suis flemmard ces derniers temps avec ce blog... ;) Je ne suis pas d'accord avec toi s'agissant de ce débat, un candidat à la présidentielle ne doit pas être un sous secrétaire d'Etat aux finances. Sarkozy a essayé d'emmener Royal sur un débat très technique pour tenter de démontrer son incompétence supposée. Résultat: ça manquait d'hauteur de vue. Mais les débats précédents n'avaient pas fait l'objet de tant de vérifications sur les chiffres avancés. Mitterrand ou Giscard avaient été au moins aussi approximatif. Cela dit, tu as raison sur le fait qu'avec ces deux là, la communication a pris peut être une place inédite dans cette campagne.
    3
    Dimanche 6 Mai 2007 à 16:18
    que nouille
    Tu sais, je ne faisais pas particulièrement référence au questions financières qui déjouent très facilement ma propre capacité à comprendre la chose politique mais tu as raison, le candidat à la présidentielle n'a pas à détenir toutes les compétences que requiert l'appareil gouvernemental. Mais alors, pourquoi est-ce qu'ils s'évertuent à prouver le contraire ? Niko comme Ségo. Elle aussi ne s'est pas privé de l'amener dans les sphères techniques en le soumettant par exemple au test nucléaire tout en éructant une putain de grosse connerie dans la foulée. Leurs efforts à prouver l'incompétence de l'autre sur des questions pointues a plutôt eu pour effet de bien montrer qu'en matière d'incompétence, les deux se valent. Ça nous les rendrais presque plus humains. On les dit experts de la comm mais je crois qu'ils se sont fait avoir tous les deux comme des bleus sur un truc. Les médias les ont largement soumis aux test de compétence pendant la campagne et cela n'est pas nouveau (Rappelle-toi qu'on demandait à Miterrand ce que voulais dire chébran pour voir si djeun était dans ses compétences). Mais ces deux cons, je n'ai pas d'autre mot pour l'instant, ont cru que faire campagne c'est ça et juste ça. Quoi je schématise ? Oh à peine!
    4
    Mercredi 9 Mai 2007 à 16:22
    quenenni
    Dudu, je ne sais pas si faire campagne, ça n'est pas juste plaire... et donc la comm'... Cela dit, tu as prononcé le mot: humain. Il y avait dans l'acharnement de ces deux là quelque chose de pathétique et de très humain.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :