Alors que François Bayrou monte, sans doute un peu artificiellement
dans les sondages à la manière d'un Chevènement en 2002, Ségolène Royal
continue sur la pente descendante.
De quoi craindre un nouveau 21 avril 2002 car le score de Jean-Marie Le
Pen est, à n'en pas douter, sous-estimé et celui de Bayrou probablement
sur-estimé.
Plus grave, au-delà des sondages, c'est l'impression que plus les
Français connaissent Ségolène Royal, moins ils l'apprécient, découvrant
semble-t-il un visage peu conforme à celui qu'on leur a vendu pendant
un an.
Par ailleurs, comment ne pas s'inquiéter d'une campagne teintée d'un
amateurisme, sans doute grossi par les médias. Mais le fait est que ce
qui importe est ce qui semble plus que ce qui est réellement.
Car ce qui est réellement c'est qu'en proposant tout et son contraire,
le programme du candidat de la droite est imprégné de démagogie et de
populisme et que la sincérité de son chiffrage est franchement
douteuse. Mais décidément, ce qui semble, c'est que Nicolas Sarkozy se
sort mieux de cet exercice que la candidate du PS, pourtant plus
cohérente et réaliste sur ce coup là.
Bref, le poison est injecté dans la campagne de Ségolène Royal et il
est à craindre pour les sympathisants du PS qu'elle ne parvienne pas à
redresser la barre. Quand bien même elle se sortirait bien de sa
prestation de ce soir, sur TF1, la chaîne de l'impartialité, quand bien
même elle trouverait enfin une organisation, communiquée jeudi,
adéquate pour mener sa barque de candidate, elle inquiète et déçoit
tant qu'il lui sera très difficile de retrouver une crédibilité.
Alors que faire ? Le constat communément admis est que beaucoup des
nouveaux sympathisants du candidat centriste sont des sympathisants de
Dominique Strauss Kahn. Est-ce à dire qu'une candidature de DSK ferait
immédiatement perdre 5 points à Bayrou, le ramenant à un score de 7%
d'intentions de vote ? Possible. Mais dans ce cas, faut-il y voir une
aspiration de l'électorat français à une gauche moderne,
social-démocrate ? Faut-il considérer que le discrédit de Ségolène
Royal est aussi dû à ses concessions aux vieilles rengaines du PS, par
rapport à l'image de modernité qu'elle incarnait pendant la campagne
interne ? N'y a-t-il pas là la marque du mal qui ronge le PS depuis
2002 : l'absence de leadership ?
Dans les coulisses, l'hypothèse d'un changement de candidat est de plus
en plus évoquée et le nom de Dominique Strauss Kahn circule.
Pour ma part, je n'ai aucun doute : si Dominique Strauss Kahn avait été
candidat dès le début, les chances de l'emporter auraient été bien plus
grandes, d'autant que cette élection devait être pour la gauche. Mais
aujourd'hui ?
bien que je pense, contrairement à toi, que Bayrou démontre qu'il peut y avoir une vie en dehors de l'affrontement gauche-droite. Quant à Ségolène, plus je la vois et l'entends, plus j'en deviens allergique, je ne supporte plus son sourire standard, ni son côté donneur de leçons... Serais-je devenu mysogine à l'insu de mon plein gré ? ...mais DSK serait un bien meilleur représentant de cette gauche moderne si difficile à trouver en France !