C'est fait, les 12 candidats officiels sont connus
et la campagne peut commencer. Sauf que ça fait bien cinq ans qu'elle
est commencée cette campagne, Sarkozy ayant dégainé le premier...
A ma gauche, Ségolène Royal pour Désir d'avenir, Marie-George Buffet
pour la gauche antilibérale gnangnan représentée par les communistes,
Dominique Voynet pour les Verts peau de chagrin, Olivier Besancenot
pour la Ligue Communiste Révolutionnaire néo-troskyste , Arlette
Laguiller pour Lutte Ouvrière Archéo-troskyste, José Bové pour les
paysans et éleveurs de fromage du Larzac et Gérard Schivari pour le
Parti des Travailleurs artisans et ruraux néo-archéo-troskystes.
A ma droite, Nicolas Sarkozy pour l'UMP
socialo-libéro-fasciso-nationalo-atlantico-gaulliste, Jean-Marie Le Pen
pour les anciens d'Algérie, Philippe de Villiers pour la France
catholique et blanche et Frédéric Nihous pour les chasseurs (de moule)
et pêcheurs (de morue).
Dans le no man's land, François Bayrou, dit "Oui oui" pour le « ni ni ».
Au premier coup d'œil, ça saute aux yeux : Ségolène Royal a bien plus
de souci à se faire. Cela dit, aucune des candidatures alternatives à
gauche ne prend corps pour l'instant et Ségo est beaucoup plus menacée
sur son aile libérale, avec François Bayrou.
C'est que la candidate a sans doute compris qu'elle devait reconquérir
les voix de l'anti-système. C'est ainsi qu'elle a repris sa liberté
oratoire par rapport au PS. Première illustration : la VIe République,
dont la philosophie a été développée dimanche dernier Porte de
Versailles devant un Montebourg aux anges.
La stratégie de la candidate socialiste me semble la bonne. Elle joue à
nouveau sa petite musique, faisant grincer des dents ici ou là mais peu
importera si elle parvient à regagner son aura séductrice sur l'opinion.
Bonne stratégie certes mais l'ennemi rode, pas loin et s'appelle
Ségolène Royal. Car le principal adversaire de Ségolène Royal, c'est
Ségolène Royal. Voilà un point commun avec Nicolas Sarkozy.
Tenez, un exemple : François Bayrou se rend au salon de l'Etudiant
dimanche. Il y passe cinq heures et rencontre un franc succès.
Apprenant la nouvelle, Ségolène Royal s'y précipite au sortir d'un
meeting et effectue une visite au pas de course, qui restera selon
l'organisateur du salon, comme une extraordinaire démonstration
d'impolitesse. Les quelques déclarations dans L'Express de ce même
organisateur, ainsi que les témoignages des étudiants qui l'ont croisée
font de l'initiative de la candidate PS une nouvelle bourde de campagne.
Et que dire du livre d'Eric Besson qui fusille au bazooka la candidate,
qui peine à détacher les casseroles relationnelles qu'elle traîne aux
pieds...
Dans une élection qui met en avant les personnalités des candidats
comme critère de choix, voilà de quoi nourrir l'inquiétude des
socialistes...
Archi, j'espere que tu n'es pas mort de honte en entendant la nouvelle proposition (révolutionnaire !) du week-end, qui enrichit le débat politique de nouveaux gadgets electoraux que sont les drapeaux et la Marseillaise...avec ça , c'est sûr, la gauche va reconquerir du terrain !