L'appauvrissement du débat politique en France est une triste réalité,
à gauche comme à droite, sans parler des extrêmes qui continuent
invariablement à radoter sur les mêmes antiennes.
A droite, un affrontement de personnes se dessine, sans qu'on puisse
réellement penser que la machine de guerre UMP ne soutiendra pas
Nicolas Sarkozy. Les MAM ou Villepin peuvent toujours se présenter en
marge, je ne vois pas comment ils pourraient peser.
A gauche, les trois candidats officiels à l'investiture du PS
s'affrontent à coups de petites phrases discrètes et assassines. En
coulisse, c'est plus tendu que jamais, ainsi que l'épisode des fameux
sifflets de Bercy l'a démontré.
Je l'ai déjà évoqué mais il y a une même façon de faire de la politique
chez Sarkozy et Royal. Une forte sensibilité à l'opinion qui leur
confère toujours un train d'avance dans les sondages. Cela dit, slogan
sur slogan sur slogan ne font pas politique. Et au fur et à mesure que
l'échéance approche, l'exercice de communication habile montre ses
limites. Ségolène Royal, passé l'attrait de la nouveauté du discours,
commence à laisser entrevoir trop de ses grosses ficelles.
Face à ce populisme, qu'il soit de gauche ou de droite, peu de place
pour une politique un peu plus noble qui camperait ses racines sur une
réflexion de fond. A gauche, le candidat Dominique Strauss Kahn se
distingue au moins par sa très grande cohérence et le sérieux de ses
propositions dans un positionnement résolument social-démocrate. Mais
il est difficile de lui trouver un soupçon de chaleur humaine qui en
ferait un candidat réellement dangereux pour Ségolène Royal. A la
gauche du PS, Laurent Fabius n'en finit pas de faire dans la caricature
du socialisme à la française en déclamant un discours que le Mitterrand
de 81 aurait pu tenir. Sauf qu'on n'est pas en 1981 et que le rose
fabiusien sent la moisissure.
On en vient à rêver des affrontements politiques qui se déroulent dans
d'autres Etats moins stables, où les enjeux donnent lieu à des passes
d'armes autrement plus passionnantes. A force de marketing politique,
on finit par tuer la politique et ouvrir la voie à une nouvelle
déconvenue en 2007.
L'annonce Google sous mes yeux sur ce blog propose un lien vers le site de l'UMP!sous le titre "Quel president pour 2007?" Je trouve la ficelle un peu grosse... la politique est en passe de devenir un produit de consommation courante : communication basee sur sur l'image et slogans publicitaires comme autant d'effet d'annonces populistes destinees au citoyen-consommateur. Quand les ambitions personnelles tiennent lieu de debats d'idees ...la democratie a bel et bien perdu l' election ! on vit une epoque formidable!