• La marche des TSS

    La note précédente était pessimiste quant à la campagne de Ségolène Royal, c'était le moment d'une déprime qui avait largement gagné les rangs du PS.

    Mais depuis sa prestation plutôt excellente lors du prime time politique de TF1, il semble que la candidate se soit remis sur les rails qui l'ont conduit à emporter la primaire du PS. Un discours une nouvelle fois en décalage par rapport à la ligne politique classique du PS - l'esprit d'entreprendre et le pragmatisme ont été mis en exergue à plusieurs reprises lors de l'émission - et une assurance qu'elle semblait avoir perdu.

    Ca n'est pas le coup tordu d'Eric Besson qui enrayera la machine. L'homme a pété les plombs pour des raisons qui ne sont pas celles qui ont été publiquement invoquées par l'intéressé.

    En revanche, l'annonce de la nouvelle organisation censée mener la campagne de Ségolène Royal peut légitimement inquiéter ses partisans. Au premier abord, chacun pourrait se féliciter de l'arrivée officielle de Dominique Strauss Kahn, Laurent Fabius et Lionel Jospin sur le bateau. Mais elle prend le risque de ringardiser sa campagne, surtout avec le retour de Jospin et se faire tirer dans les pieds par certains engagements moins sincères que d'autres.

    Cette nouvelle organisation paraît surtout faite pour rassurer les militants et les élus de base du PS. Bref, une fois n'est pas coutume et sous l'influence probable de la direction du PS, Ségolène fait une concession à l'appareil.

    Autre fait marquant ce ces derniers jours : la montée confirmée de François Bayrou dans les intentions de vote. Mais quelle crédibilité donner à un sondage qui le donne vainqueur au second tour alors qu'il est perdant au premier ?

    Quoiqu'il en soit cette montée dans les sondages tend à valider l'hypothèse de départ de Bayrou, à savoir que la campagne se fera sur le pour ou contre Sarkozy, un peu comme il y a eu un pour ou contre Berlusconi en Italie. C'est un peu plus cela qui explique le vote utile c'est à dire la concentration des intentions de vote sur deux ou trois des adversaires du candidat de l'UMP et donc le score particulièrement marginal des autres, plus qu'une quelconque intention de faire barrage au FN.

    La grande différence avec l'Italie souvent citée en référence par le candidat centriste, c'est que l'extrême droite était intégrée à la droite, ce qui n'est pas le cas en France. Et je persiste à penser que le score de Le Pen est sous-estimé. Un institut évalue d'ailleurs son potentiel électoral à 21% au premier tour, ce qui risquerait de le placer au second.

    Cette situation de dispersion entre trois ou quatre candidats est donc potentiellement dangereuse pour qui ne souhaite pas revivre une situation de présence du candidat frontiste au second tour.

    Voilà pourquoi Ségolène Royal doit sortir de cette logique pour ou contre Sarkozy et mobiliser sur elle-même et son projet.

    La montée ou la descente de Bayrou dans les sondages au cours des prochaines semaines sera un indicateur majeur pour la candidate du PS qui saura alors si sa campagne prend ou pas, dans l'électorat.


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